Texte de notre président, M.Woillet.
Voilà un arbre capable de résister incroyablement à la sécheresse. Quand les autres arbres fruitiers ne trouvent plus d’humidité dans le sol, ils abandonnent. L’olivier, lui, continue de chercher et d’aspirer le peu d’eau qui reste. Ses racines pompent avec une pression de 25 bars, quand les autres, les pauvres, s’arrêtent à 9 bars ! Il n’y a pas photo.
Voilà un arbre capable de réguler son évapotranspiration. Tant que ses racines pompent l’eau, ses feuilles évaporent, comme les autres arbres. Quand les racines lui indiquent que le pompage s’arrête faute d’eau, les feuilles de l’olivier bloquent l’évapotranspiration. Sa production va bien sûr être touchée, mais l’essentiel est préservé : sa survie. C’est pour ça qu’il vit très longtemps et c’est pour ça qu’on le connaît depuis la nuit des temps dans le climat méditerranéen, qui a changé au cours des millénaires
Voilà un arbre qui a une faible empreinte carbone : 1,5 kilo de CO2 pour 1 l d’huile et qui est capable de capturer 11,5 t de CO2 par hectare et par an, soit environ 50 kilos par arbre et par an. Qui dit mieux ? En plus, à 45 € la tonne de CO2, un hectare d’olivier économise 520 € par an !
Les 30000 ha d’oliviers en France capturent 345000t de CO2 par an, ce n’est pas rien.
L’oliveraie étant notre Amazonie, quelle conclusion tirer de cette situation ?
La plus évidente est la remarquable adaptation de l’olivier au dérèglement climatique et sa capacité à s’inscrire dans la transition écologique.
La conclusion la plus pratique, c’est qu’il faut planter et faire planter des oliviers.
C’est bien sûr l’affaire de tous les individus disposant d’un bout de terrain, mais c’est aussi l’affaire des collectivités territoriales et de diverses institutions disposant de foncier non constructible. Les élus doivent s’engager à ce sujet, vis-à-vis de leurs électeurs citoyens.
Bien sûr, cela concerne le Sud de la France (et les nombreux autres pays à climat méditerranéen,) mais l’augmentation des températures repousse les limites de l’olivier vers le nord. Il y a déjà une avant-garde d’oliviers à Nantes et Saint-Nazaire par exemple.
Il reste que même pour le sud seulement, les surfaces à planter en oliviers peuvent être très importantes.
Il n’échappe à personne qu’outre sa remarquable adaptation au dérèglement climatique, l’olivier est aussi symbole de la civilisation méditerranéenne, qui se décline en termes économiques, sociaux patrimoniaux, culturels.
En termes économiques les Français consomment 100 000 t d’huile d’olive par an et n’en produisent que 5000 t ! C’est bien le moment de planter des oliviers.
En termes sociaux, l’olivier est l’ami de l’homme depuis fort longtemps. Ils cheminent de conserve tout au long de l’histoire. Quand à la santé de l’homme, on le sait davantage maintenant, elle est liée notamment à la consommation d’huile d’olive.
En termes patrimoniaux, la beauté et l’histoire des paysages oléicoles sont largement reconnus.
Enfin, en termes culturels : les poètes, les écrivains, les peintres, les philosophes ont mis en valeur cet arbre magnifique. « L’arbre inégalé, l’arbre inégalable, qui sans cesse surgit et resurgit » Sophocle.
Pour couronner le tout, l’olivier est le symbole de la paix, ornant le drapeau des Nations unies et l’UNESCO a retenu la Journée Mondiale de l’Olivier le 26 novembre de chaque année.
Au moment où il est demandé aux citoyens de s’engager pour la défense du climat, il est temps qu’un des engagements soit celui de l’olivier.
L’olivier doit faire l’objet d’une campagne aidée par les pouvoirs publics et animée par tous les acteurs de la filière oléicole. La France compte 35 000 oléiculteurs dont 10 000 agriculteurs oléiculteur et 25 000 oléiculteurs familiaux.
Étendue à l’Europe, une telle campagne pourrait avoir un impact fort, lié notamment à la sensibilisation de la jeunesse pour le climat.
Planter un olivier c’est faire acte de citoyenneté dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Cela s’applique notamment à Nîmes, particulièrement dans sa garrigue, vaste espace naturel occupé par l’homme, qui y a planté des oliviers.
PROMOLIVE est déjà et depuis longtemps engagée dans la promotion de l’olivier et il est temps que la municipalité s’y mette également. La ville peut le faire sur les espaces dont elle dispose. D’abord sur les terres de Rouvière où au moins un quart des 45 ha qu’elle possède pourrait être planté en oliviers. Ce faisant elle s’inscrirait dans l’identité de la garrigue qui doit fortement inspirer l’aménagement des Terres de Rouvière. Outre l’aspect écologique, les oliviers des Terres de Rouvière auraient un vaste ensemble d’activités à promouvoir.
Plus tard, la ville, qui est propriétaire des 1800 ha du camp des garrigues, que l’armée n’occupe qu’à titre temporaire, sans titre, pourrait y planter aussi de nombreux hectares d’oliviers ce qui représenterait une capture très importante de CO2 en faveur des Nîmois. Les 1800 ha pourraient également accueillir un large ensemble d’éoliennes, par exemple sur le chemin des Cercles.
Il va de soi qu’une rocade nord anéantirait toute approche écologique et serait contraire à la sensibilité actuelle en faveur du climat. Une rocade se traduirait évidemment par une forte pollution et par un risque avéré d’incendie dans une garrigue qui doit être absolument protégée du feu. Le monde nous démontre le risque de plus en plus élevé d’incendies en liaison avec le dérèglement climatique.
L’OLIVIER C’EST BON POUR LE CLIMAT ET C’EST BON POUR LE MORAL CITOYEN.
Jean-Claude Woillet.
Président de l’association PROMOLIVE