Le jour où Vince a fait fort
Là, on est à la 8eme bière, donc je vais vous raconter un truc énorme. On est à Apple expo. Je crois que c’est en 2002. Je ne sais plus si sur le stand, il s’agissait du Cintiq 15X ou 18SX (car Cintiq, c’est aussi vieux que les Intuos). Tout ce que je me souviens, c’est que les niveaux de pression du stylet n’étaient pas terribles (par rapport aux Intuos pro de l’poque – 1024 ndp) et surtout l’écran était jaune. Les écran LCD à l’époque, ça faisait peur.
En gros, on m’appelle. On me dit : « Tu vas faire la démo devant la télé d’Apple ». ‘sais plus si c’est Apple ou la télé d’Apple Expo. ‘s’en fout. En tout cas, un mec anglo-saxon, sympa, déboule avec une énorme caméra sur l’épaule. Maintenant tout se filme avec un simple et petit smartphone, mais à l’époque, ça filmait avec des k7 VHS, donc la caméra était gigantesque. Donc on me dit de faire un dessin sur le Cintiq pendant que l’autre me filme. Le dessin ne doit pas être très long car il ne peut pas filmer longtemps. lol Pour les jeunes lecteurs, ‘faut comprendre que c’est une autre vie. Je ne me souviens plus du logiciel, mais ça devait être Painter (j’ai vérifié – c’est repris par Corel en 2001 mais je crois que ça sortait toujours sous Metacreation à ce moment – à vérifier).
Donc je commence à dessiner; le type avec sa caméra est à ma droite et me filme. Les chefs de Wacom sont là. Forcément, c’est la télé d’Apple ou autre qui filme, donc ça rigole pas. C’est important de préciser que je suis droitier. Donc je dessine, je suis très concentré sur ce que je fais. Il faut que je fasse un truc rapidement, qui déchire. C’est normal. Et là, le haut de mon stylet est déséquilibré plusieurs fois, donc j’ai du mal à dessiner. En fait, c’est le cameraman, comme il n’a pas de zoom parfait, il s’est avancé sur l’écran et s’est collé à ma main avec sa caméra. Je ne l’avais pas vu faire car je dessinais. Il était si proche que son objectif tapait sur mon stylet. Il fait ça car je comprends que d’où il filme, il ne voit pas grand chose car étant droitier, ma main cache sa vue.
Et là, je fais fort. Je fais très fort. J’écris ma légende même… Je change le stylet de main et je dessine de la main gauche, pour que le cameraman puisse filmer parfaitement. Et je dessine comme un dieu. De la main gauche. L’honneur de Wacom était en jeu devant la caméra d’Apple, donc j’étais super motivé. À la fin de mon dessin, le camaraman m’a serré la main. Il parlait en anglais, mais j’ai compris qu’il avait halluciné quand il m’a vu changé de main.
Je n’ai jamais vu les images de ce moment de légende, où on écrit l’histoire des démos, du live painting, de ce que tu veux.
C’est la fin de la féria, donc on se lâche. On raconte ses vrais exploits.
Allez une dernière bière!